fr – jap /

 

LE MODERNISME ET SON OMBRE

Il nous est bien délicat de définir ce qu’est une culture, que ce soit la nôtre ou celle d’un autre. En limitant la définition à un territoire ou à un unique domaine, cela ne change rien à la complexité des éléments qui nous empêchent une compréhension totale de ce que nous analysons. Nous réinventons le passé depuis les idées et les mots de notre époque, nous nous retrouvons à explorer les influences de continents entiers et nous nous perdons dans le flot de milliers d’années d’une histoire des formes et des arts.

De ce point de vue, l’architecture moderne au Japon est passionnante. À l’ère Meiji, cette période durant laquelle beaucoup de critères occidentaux ont été importé, une histoire de l’architecture japonaise a été construite. Du regard de l’époque Meiji sur le patrimoine japonais, il a résulté la valorisation de certains bâtiments et la dévalorisation d’autres. Bruno Taut arriva au Japon en 1934, en tant qu’architecte moderniste il réfléchissait encore à travers les critères de l’époque Meiji. D’une manière similaire, il valida mais aussi rejeta certains styles et bâtiments japonais. Il a vécu deux ans à Takasaki, s’il y adorait sa petite maison fonctionnelle dans la colline, il traitait de Kitsch la grande sculpture qui s’érigeait sur une montagne voisine.
Le fameux livre de Bruno Taut, la maison japonaise et ses habitants, a connu rapidement un succès au Japon et dans le monde entier, malgré une compréhension relativement réduite de la grande diversité de l’architecture au Japon.

Sur l’île, Bruno Taut est perçu comme l’étranger qui a redécouvert la culture japonaise, mais de quelle culture exactement pourrions-nous nous demander ?
En Occident il est connu comme celui qui présente l’architecture traditionnelle japonaise. Les intellectuels et architectes ont lu ces descriptions et ont reconstruit en esprit cette maison dans laquelle a vécu Bruno Taut. Il a utilisé ce bâtiment comme initiation de l’architecture japonaise, dans son livre se trouve un plan, des photos de détails et des descriptions d’éléments précis. Cette petite maison de Takasaki est ainsi devenu le point de départ d’un fantasme, d’un rêve de l’architecture moderne dans le monde entier, d’une grammaire de la maison japonaise. Par contre, les autres phénomènes aux alentours n’existent simplement pas, ils sont dans l’ombre, oubliés par l’histoire de l’architecture moderne mondiale.

Environ 80 ans plus tard, Laure Catugier est en résidence à Takasaki au « Palais des paris ». Par ces déterminismes familiaux, elle était destinée à devenir architecte, mais elle a préféré devenir artiste. Elle place une frontière précise entre l’architecture et l’art, le premier domaine serait lié à l’utilité par opposition au second. Dans ses œuvres, elle interroge le fonctionnalisme de l’architecture moderne en utilisant notamment la photographie et la vidéo. Les ombres et les motifs y transfigurent les bâtiments en quelque chose d’autre. Laure Catugier transcrit ce rêve de transformation et de dépassement de l’architecture moderne.

Cette artiste vit à Berlin et a travaillé plusieurs années dans un bureau d’architecture. Elle se souvient avoir beaucoup aimé le bâtiment où se situait son agence. Ne connaissant pas l’identité de l’architecte, de l’auteur de cet immeuble, elle décida de suivre la trace de ses constructions. C’est ainsi que durant ses week-ends, elle avait pris l’habitude de visiter les nombreux bâtiments construits par l’architecte Bruno Taut à Berlin. C’est par hasard qu’elle se rendit compte que Bruno Taut était venu à Takasaki et qu’elle suivait sa trace malgré elle.

En souhaitant découvrir une « essence » propre à l’architecture japonaise, Bruno Taut condamna les matériaux et les formes qu’il supposait d’importation. À l’opposé, Laure Catugier s’intéresse aux bâtiments construits à partir de matériaux sans grande noblesse : des tôles, des revêtements, du béton, du carrelage… Cette artiste ne vient pas à Takasaki pour découvrir le Japon ou pour définir ce qu’est la culture japonaise. Elle arrive avec ses connaissances sur l’architecture moderne internationale, et les projette tel un rêve sur des éléments qui paraissent totalement banals : une façade de hangar, un muret, une porte… Si ses photographies et ses vidéos rendent perceptibles l’apport de l’architecture moderniste sur les maisons du quotidien au Japon, elles montrent aussi qu’il existe une ombre ou un motif qui les transforment, une potentialité que quelque chose d’autre existe, reste caché ou en émerge. Alors que dans ses œuvres tout semble visible par une frontalité sans illusion et par une fragmentation sans relief, de l’hétérogène s’y active pourtant et redéfinit les limites mêmes d’une image de l’architecture.

 

Frédéric Weigel & Yoshiko Suto
dans le cadre de mon expo solo “ ロール・カテュジエ展  |  Laure Catugier ”
Résidence Palais des paris , Takasaki, Japan

 

 

「モダニズムの影と行方」

異文化であろうと、自文化であろうと、ある文化を定義するのは難しい。絵画や建築といった、ある1つの分野に範囲を狭めてみても、さほど難しさに変わりはないだろう。さらに範囲を狭め、たとえばベルサイユ宮殿ひとつに絞ってみても、この時代、すなわち17世紀のフランス建築には、イタリア・ルネッサンスの影響が無視できない。そしてイタリア・ルネッサンスは、古代ローマ彫刻と深くつながっている。その古代ローマ彫刻はといえば、多くは古代ギリシャ彫刻の摸刻である。このようにどんなに範囲を狭めても、深く理解しようとすれば、否応なく過去へとさかのぼり、他所へと広がっていくことになる。しかも、過去の読み返しはその時点で流布している概念や言葉を使ってしかできないのだから、さかのぼった過去は、過去そのものというよりも、解釈された過去、すなわち歴史である。

こういう観点から日本近代史をみると、とても興味深い。明治をとおして西欧の基準が導入され、日本建築史が構築された。明治という問題意識のなかで、日本建築、とりわけある種の日本建築が評価されていく。1934年に来日したモダニズム建築家ブルーノ・タウトは、明治期に形成されたこうした価値基準をとおして考察し、ある種の日本建築を評価し、ある種の日本建築を拒んだ。2年間暮らした高崎でも二者択一的な価値判断が発揮される。丘の上に建つ機能的な庵をこよなく愛した一方で、ほかの丘の上に建設されたモニュメントは「いかもの」と切り捨てた。タウトの理解はかならずしも日本建築の多様性を反映しない抜粋的なものであるが、その著作は日本国内のみならず、海外でも反響を呼んだ。

日本において、タウトは日本文化の発見者とされている。西欧においては、日本伝統建築の紹介者として知られる。西欧の知識人や建築家たちは、細部にわたり記述されたタウトの庵を理想のように想い描いた。高崎の小さな家屋は、ファンタスムの端緒をひらき、モダニズム建築の夢となり、日本家屋文法の序章となった。その一方で、多種多様なほかの建築的体験はその影に沈み、近代建築史から忘れ去られた。

タウトが高崎を去って80余年――。ロール・カテュジエが、ベルリンから高崎へやってきた。パレ・デ・パリでアーティスト・イン・レジデンスをおこなうためだ。建築家一家に生まれ、建築家になることを望まれながらもアーティストになったロール・カテュジエは、建築とアートを有益性とのかかわりによって峻別しようとする。グロピウスやミース・ファン・デル・ローエ、ル・コルビュジエなどに代表される、機能性を追求したモダニズム建築。ロール・カテュジエは写真と映像を中心とする制作をとおして、モダニズム様式を想起させる建築的要素をとりあげ、演出する。建築資材が描くモチーフや、そこにさしかかった陰影によって、奥行きをなくし平面的な何か別のものに変容するかのように見える夢想的な瞬間をとらえ、モダニズム建築の有益性を平らにならすことで、その機能性について問いをなげかける。

ベルリンで暮らすロール・カテュジエは、数年間ある建築事務所に勤めていたことがある。その事務所が入る建物を彼女はとても気に入って、同じ建築家が建てたほかの建物も見てみたくなった。知らない名前だったが、調べてみると、ベルリンには彼の作品が多く残っていた。こうして、ゆかりの建造物をひとつひとつ訪ねていくのが、彼女の週末の習慣となった。その建築家の名前は、ブルーノ・タウト。その後ずいぶん経って、日本のTakasakiという町に来ることになった。訪ね歩いた建築家が暮らした町だったとは、何という偶然だろう。

こうしてロール・カテュジエは、はからずもタウトの足跡を追うかのように、ベルリンから高崎にやってきた。彼女はありふれた建築的要素にモダニズム建築の気配を感じとる。しかしタウトとは違って、日本家屋や日本文化の本質を規定しようとする目論見はない。実際、高崎に今日ある一般家屋を見れば、それらがどこまで日本伝統建築に根ざしているのか、どこまでモダニズム建築の遺産なのかといったことを見極めるのは難しい。伝統的な色づかいの住居が、角度によってはモダニズムの理想を体現しているように見えることがある。機能性に特化したシンプルな構造という点ですぐれてモダニズム的な倉庫の形に、伝統的な蔵の形を見てとることもできるだろう。ロール・カテュジエの写真や映像は、現代の日本家屋にただようモダニズム的気配を可視化すると同時に、そのほかの可能性が潜んでいることも示してくれる。

タウトは日本家屋にモダニズム的基準を読み込んだが、日本的ではないとみた近代的建築資材の用い方には批判的だった。ロール・カテュジエはむしろ両者の融合に目を向けて、タウトが陰に退けたハイブリッドな形象に光をあてる。

フレデリック・ヴェジェル、須藤佳子